Et si les cataclysmes météorologiques n'étaient pas le fait du déchaînement des éléments naturels, mais de l'action sournoise d'un ennemi maîtrisant une technologie redoutable ? Aux États-Unis comme en Russie, cette hypothèse a été récemment alimentée par les cyclones Katrina et Rita.
Si l'idée d'une guerre météorologique rencontre beaucoup de succès sur Internet, elle relève de la pure fantaisie pour la quasi-totalité des scientifiques et des météorologues.
Arme météorologique à l'étude
Il est évident qu'une technologie capable de contrôler les conditions atmosphériques serait une puissante arme militaire et politique.
Les États-Unis avaient commencé à explorer ce domaine après la Seconde Guerre mondiale et ont financé des recherches en ce sens. À partir de 1967, pendant la guerre du Vietnam, un projet baptisé Popeye Project eut pour objectif de prolonger la saison de la mousson afin d'enliser les mouvements des troupes et la logistique de l'ennemi dans la jungle boueuse.
En 1977, le Pentagone consacrait 2,8 millions de dollars à des recherches sur la modification du climat. Mais les Nations unies s'en inquiétèrent et émirent une résolution interdisant l'usage hostile de ces techniques. « Un traité fut signé et les États-Unis le ratifièrent en 1978. Le Pentagone choisit de mettre fin à toutes ses recherches en 1979. Cependant, le Kremlin poursuivit les siennes », souligne Business Week, un magazine américain.
En 1996, un groupe de sept officiers américains des armées de l'air et de terre tira la sonnette d'alarme auprès du ministère de la Défense pour qu'il poursuive ses efforts dans ce domaine, pour éviter d'être distancé par les Russes.
En l'espace de trente ans, estimaient-ils, les technologies informatiques et météorologiques pourraient se développer à tel point que le contrôle des conditions atmosphériques assurerait une domination inimaginable dans la bataille de l'espace. Le rapport élaboré par ce groupe d'officiers est intitulé « La météo comme démultiplicateur de force : maîtriser les conditions atmosphériques en 2025.
Les grandes puissances s'accusent
Récemment, le météorologue américain Scott Stevens a affirmé que les spécialistes de l'armée russe étaient derrière les ravages causés par le cyclone Katrina, qui a dévasté La Nouvelle-Orléans.
D'après lui, la Russie a construit un appareil secret ayant un impact néfaste sur le climat, note Pravda.ru.
Le site d'informations russe indique que, après le cyclone Katrina, les Américains se sont souvenus des menaces, considérées jusque-là comme fantaisistes, du député ultranationaliste russe Vladimir Jirinovski. En 2003, ce dernier avait menacé les États-Unis d'inondations gigantesques déclenchées par les scientifiques russes.
Mais les météorologues américains ne sont pas les seuls à croire que leurs voisins pourraient être à la source de leurs malheurs climatologiques.
En 2002, certains hommes politiques européens accusaient l'armée américaine de vouloir nuire à leur économie en provoquant des inondations. La même année, la Commission pour la défense de la Douma russe s'en prenait aussi aux Américains à propos d'un centre de recherche très particulier, sous régime militaire, situé à 400 kilomètres au nord d'Anchorage, en Alaska, et appelé High Frequency Active Auroral Research Program, ou HAARP. »
« Les revues scientifiques affirment que le HAARP est capable de provoquer des aurores boréales artificielles, d'enrayer des stations radars de détection de missiles balistiques, de communiquer avec des sous-marins dans les océans et même de détecter les complexes secrets souterrains de l'ennemi. Les émissions de fréquence radio peuvent traverser le sol et découvrir les cachettes et les tunnels, griller les systèmes électroniques et mettre hors d'usage les satellites dans l'espace », explique Pravda.ru.
L'installation permet également d'influer sur l'atmosphère et donc de modifier le climat. Elle serait utilisable pour provoquer des catastrophes naturelles semblables aux cyclones Katrina et Rita.
En fait, confirme Pravda.ru, les États-Unis et la Russie auraient développé des armes météorologiques secrètes. Il existe au monde trois sites de ce genre : le HAARP en Alaska, un autre en Norvège et le troisième en Russie.
Agir sur le climat est possible, mais pas à une aussi grande échelle que les ouragans Katrina et Rita, affirme Iouri Tokarev, chercheur au NIRFI. Nous n'en sommes pas capables, et les Américains non plus. Mais il s'agit sans doute d'une question de temps et de moyens.
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